Pierre Perrin, Il n’y a pas d’exil
[Jean Pérol, un portrait]

Dans les livres séparés, on n’entend pas la mer. L’œuvre attend d’être embrassée, rassemblée, que soit surpassé le gouffre originel de la haine. Quel soleil saignera sur son tombeau ?
Si l’homme cru dieu aux grands yeux d’illusion ne laisse en mémoire que la glace et le feu mêlés, c’est sans écraser personne. L’écouter, c’est quasi racheter ceux-là qui l’ont assassiné.
Ton rire, Jeannot, plombe la mort et l’amertume. Nous n’avions pas discerné les rangs de barbelés que tu franchissais d’un battement de paupières.
Nous n’avions pas deviné que la jouissance brûle sous clé, de naissance, quand plus que tout tu tiens à ce que tes livres découvrent le ciel.
Pierre Perrin, 13 février 2004