Pierre Perrin, La haine en larmes
Ils regardent le monde avec des yeux d’Auschwitz. Ils hurlent à la paix, ils réclament justice. Aux terrasses bondées, leur jeunesse en chair folle explose. Il ne lui reste que la mort, pour vivre.
Tout un peuple est prostré. Il attend, encastré. On le traque en ses terriers de pauvreté. Sur son sol ancestral, un autre monte en graine des remparts et des miradors. Mais comment abattre la clôture quand rôde le crime ?
D’Auschwitz et des goulags, le souvenir de millions d’assassinés saigne et saignera sans répit. Mais ici, sur leur terre, le droit, de retour, a l’air nucléaire s’il le faut. Ceux de l’homme ont à faire, pour la douceur.
Un seul drapeau, hissé très haut : la haine en larmes !
Pierre Perrin, 30 octobre 2003, in Des jours de pleine terre, inédit